Sebastien Mouda : Arbitre de handball et postier

Depuis quand travaillez-vous à La Poste et sur quelle fonction ?

Je suis rentré à La Poste en 2012 en tant que facteur, en CDD. Ensuite, j’ai été recruté, toujours en tant que facteur, par contrat de professionnalisation. Et puis, à la faveur d’une réorganisation il y a 4 ans, je suis devenu collecteur et livreur de colis.

Pouvez-vous présenter votre parcours d’arbitre ?

J’ai commencé l’arbitrage à 16 ans. J’étais d’abord joueur. Et puis, comme je n’étais pas forcément très sympathique sur le terrain, un jour un arbitre m’a suggéré d’essayer l’arbitrage pour lui montrer que je pouvais faire mieux. J’ai passé les premiers tests en tant que jeune arbitre à 16 ans. Puis, je suis rapidement monté en département. A l’époque, j’arbitrais tout seul. Puis, comme je m’en sortais bien, j’ai trouvé un binôme pour commencer en régional quand j’avais 20 ans. Depuis 22 ans, j’arbitre au plus haut niveau régional et au plus bas niveau national. A 19 ans, je me suis blessé et la blessure m’a poussé à me concentrer sur l’arbitrage pour garder un contact avec le terrain.

Selon vous, quelles sont les valeurs communes que vous rencontrez dans votre fonction postale et dans votre fonction arbitrale ?

Déjà, il y a l’amabilité et la cordialité. On ne peut pas arbitrer un match seulement en appliquant bêtement les règles : il faut toujours rester courtois avec les joueurs. Ce n’est pas évident, on a jamais exactement la même interprétation du règlement. Et puis, il faut une bonne connaissance des textes. C’est la même chose en tant que facteur : par exemple, il faut suivre les procédures pour distribuer un recommandé, sinon, on perd le fil et on peut se faire sanctionner

Dans le contexte actuel, votre expérience d’arbitre vous aide-t-elle dans votre quotidien de postier ?

Mon expérience d’arbitre m’aide surtout dans la gestion des conflits. Quand vous êtes arbitre et que quelqu’un s’en prend à vous, vous ne pouvez pas vous emporter. Quand vous êtes facteur et que vous avez un client fortement mécontent, il faut aussi garder le contrôle de la situation. Je dirais aussi que l’arbitrage m’aide aussi à être en bonne condition physique.

En tant qu’arbitre, dans un contexte où le respect des règles est particulièrement important, auriez-vous un message à faire passer ?

On pourrait comparer ce contexte à un match très difficile. On joue tous dans la même équipe et même si l’on n’a pas tous les mêmes armes, on doit tous appliquer les mêmes règles. Chacun à son niveau doit pouvoir, à un moment, faire quelque chose pour le collectif. Les belles victoires, elles sont faites sur les valeurs du collectif : chacun apporte sa pierre à l’édifice pour participer à la victoire.

La mission de service public est un dénominateur commun entre votre activité professionnelle de postier et votre fonction arbitrale, est-ce important pour vous et pourquoi ?

Oui, cette mission de service public est importante, surtout dans le lien que l’on fait. Quand on est postier, on a un lien avec le public. Pour les personnes âgées, on est parfois la dernière personne, si ce n’est la seule, qu’ils voient dans la journée. Pour le handball et l’arbitrage, c’est pareil, on fait le lien sur le terrain. A travers l’arbitre, c’est aussi l’image du sport qui est véhiculée. De même, le comportement d’un postier a des conséquences sur l’image de La Poste.

 

 

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