« L’arbitrage m’a permis de m’ouvrir aux autres » Maika Vanderstichel, arbitre internationale et D1 féminine

Dans le prolongement de la Journée Internationale des droit des Femmes, Tous Arbitres continu à mettre à l’honneur des femmes arbitres de tous niveaux, amateures et professionnelles. Rencontre avec Maika Vanderstichel, arbitre de football en D1 Féminine (Meilleure arbitre 2019) et nouvellement arbitre internationale.

 

Quel a été le déclic pour vous lancer dans l’arbitrage ?

Ma carrière d’arbitre à commencé en 2011. J’ai longtemps joué au football au Genêt d’Anglet avec les garçons puis ayant atteint l’âge limite autorisé pour jouer en mixité, j’ai été obligé d’arrêter de jouer avec les garçons, je devais partir jouer avec les filles. Afin de rester au sein de mon club et de continuer à m’entrainer avec mon équipe j’ai passé le diplôme d’arbitre. A partir de là, tout a commencé.

Que est votre parcours d’arbitre ?

Après quelques années en district je passe le concours Ligue, puis le concours Jeune Arbitre de la Fédération. J’arbitre ainsi des U17 et U19 Nationaux. Puis après cette étape je passe Arbitre Fédérale 2 Féminine. Après un match dans cette catégorie, j’effectue un Match supervisé en D1 et connais alors une promotion accélérée pour faire mes premiers pas au sein de l’élite, en D1 Féminine.

Cela fait maintenant deux saisons que j’arbitre en D1 Féminine et également en National 3 chez les garçons. J’ai également été promue Arbitre International au 1er janvier 2020.

Quel a été votre meilleur souvenir d’arbitre ?

Mon meilleur souvenir est le match PSG-OL en prime time sur Canal+ à 21h le dimanche 18 novembre qui a regroupé 8 000 spectateurs au stade Jean Bouin. C’était un moment magnifique, je n’ai jamais vécu une telle ambiance sur un match. Durant tout le match les spectateurs chantaient, c’est un souvenir que je garderais à jamais.

En tant que femme, cela a-t-il été simple de vous faire une place ?

Être une arbitre féminine n’est pas plus compliqué qu’être un arbitre masculin. Nous sommes jugées en tant qu’arbitre et non sur notre sexe. Certes nous sommes plus attendue et regardé mais la difficulté reste la même à savoir prendre les bonnes décisions au bon moment.

Voyez-vous justement des changements d’attitude depuis vos débuts ?

Bien sûr, au début les équipes, les joueuses, les entraîneurs nous testent ! On gagne le respect des équipes et des joueurs/joueuses en réalisant des bons matchs et en prenant les bonnes décisions.

Est-ce que la réussite des arbitres Françaises ces derniers mois à eu un impact sur vous ? (Stephanie Frappart en finale de Coupe du Monde de football, Charlotte et Julie Bonaventura en finale de Coupe du Monde de handball notamment )

Un impact oui ! Ca fait rêver ! On se dit que c’est possible ! Après il faut travailler et ne pas vouloir griller les étapes.

Qu’est-ce que l’arbitrage vous a apporté dans votre vie ?

L’arbitrage m’a permis de m’ouvrir aux autres. En devenant arbitre, nous devons développer notre caractère, notre personnalité et s’affirmer. Grâce à l’arbitrage j’ai grandi, j’ai muri et j’ai réussi à m’affirmer.
Aujourd’hui j’aime manager une équipe et prendre des responsabilités sur le terrain. L’arbitrage m’a aidé dans le monde professionnel.

Conseilleriez vous à une jeune femme de se lancer dans l’arbitrage et pourquoi ?

Oui l’arbitrage est une école de la vie ! On rencontre des gens, on voyage, on s’ouvre aux autres, on apprend à manager !

Que peut-on vous souhaiter pour les prochains mois ?

L’objectif premier est de continuer de progresser et acquérir de l’expérience à ce niveau. Je ne veux pas griller les étapes et les franchir pas à pas. Réaliser de bons matchs en France, et à l’étranger dans un premier temps.

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