Entretien avec Maxime Boubert, arbitre international FIBA

Maxime Boubert, 27 ans,  est le plus jeune arbitre de la division Jeep Elite, et il est également arbitre international FIBA.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours d’arbitre ?

J’ai commencé l’arbitrage à l’âge de 15 ans. A la base, j’étais joueur et je n’étais pas du tout prédestiné à devenir arbitre. Mon comportement envers les arbitres n’était pas très positif et l’on m’a poussé à devenir arbitre parce que j’avais été sanctionné. Le commencement a été un peu à contrecœur mais le plaisir et l’envie de continuer sont rapidement arrivés. A 17 ans, j’ai accédé à la Nationale 3, à 18 ans à la Nationale 2 et à 21 ans à la Nationale 1. Puis je suis passé directement de la NM1 à la proA à 22 ans (avec la navette proA – proB).

Comment faites-vous pour progresser au quotidien ?

Il y a plusieurs moyens de progresser. Déjà, l’arbitrage en soi, les matchs que l’on arbitre : travailler sur nos vidéos, regarder les matchs et les débriefer, couper des situations. L’arbitrage de basket nécessite des décisions très rapides, il faut s’habituer à voir et décider très rapidement. Je me prépare aussi physiquement, je fais beaucoup de sport. Une préparation physique nous est demandée mais l’on peut faire plus si on le souhaite, chacun choisi. La préparation est basée sur du cardio. Ensuite, j’essaie de prendre beaucoup de situations de la vie pour progresser, notamment dans la communication ou les conflits à gérer (au sein de l’entreprise, dans la rue…).

Qu’est-ce que l’arbitrage vous apporte à titre personnel ?

L’arbitrage m’a permis de progresser dans la rigueur que je pouvais avoir dans ma vie quotidienne, dans mon travail. Aujourd’hui, j’ai développé des compétences que je n’aurais pas nécessairement développées sans l’arbitrage. L’arbitrage me permet aussi de prendre du recul dans ma vie de tous les jours. C’est une activité qui demande beaucoup de recul et de réflexion. L’arbitrage m’a apporté aussi un vrai équilibre. Aujourd’hui, c’est une passion et une grande partie de ma vie qui m’a apporté de la maturité et de la réflexion, de la remise en question, de l’abnégation : beaucoup de choses qui me permettent d’être ce que je suis aujourd’hui.

Comment définiriez-vous un bon arbitre ?

Un bon arbitre, c’est un arbitre que l’on ne voit pas, qui se fait accepter dans les bonnes et aussi les moins bonnes décisions. C’est un arbitre qui est capable de s’adapter à la situation : une situation de conflit, une situation où le joueur est énervé et où il faut essayer de le calmer. Un bon arbitre, c’est presque un médiateur, quelqu’un qui va essayer de trouver les bonnes paroles pour ramener les gens dans le cadre. Un bon arbitre, c’est surtout quelqu’un que l’on ne voit pas : c’est plutôt positif que l’on ne se souvienne pas de nous.

Quels sont vos objectifs en terme d’arbitrage ?

L’objectif déjà, c’est de commencer à m’installer dans la première division en France, d’essayer de devenir l’un des meilleurs arbitres dans les années à venir. Ensuite, d’essayer de faire les plus grandes compétitions européennes et mondiales.

Quel est l’image qu’ont vos amis et de votre famille de votre passion ?

Mes collègues ont une image positive de ma passion. Je travaille chez décathlon, une entreprise sportive et c’est donc bénéfique d’avoir un employé arbitre de haut niveau. Décathlon me permet d’être dans les meilleures conditions, de me libérer quand j’ai envie, de me laisser le temps de me reposer. Mes amis ont aussi une vision positive, ça reste du sport de haut-niveau ! Parler avec ses amis de l’arbitrage, des voyages toutes les semaines en Europe, en France, permet de garder les pieds sur terre.

Etes-vous engagé pour promouvoir l’arbitrage dans votre club ou votre ville ?

Bien sûr, j’essaie en fonction de mes disponibilités. Mais systématiquement quand on me sollicite, je réponds présent quand je le peux, que ce soit dans les clubs ou au niveau du département, de la région. J’essaie vraiment de promouvoir l’arbitrage en montrant que l’on est accessible, que les arbitres de haut niveau sont prêts à échanger. Je pense qu’il faut essayer d’être disponibles pour les gens qui ont envie d’échanger avec nous. J’ai été investi dans mon club les années précédentes. J’ai été investi sur le comité, sur la région Île-de-France il y a quelques années aussi. Je suis international depuis cette année : le fait d’arbitrer le week-end et de partir la semaine en Europe réduit mes disponibilités, en plus de mon travail. On va dire que mon engagement est plus ponctuel, je ne m’inscris plus dans un registre de formation, mais je réponds présent quand on m’appelle.

Propos recueillis par Manon Albinet – La Poste, lors de la Leaders Cup

© Crédit photos – LNB/Carlier

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